lundi 29 septembre 2008

Il n’est pas un jour où ma fenêtre ne me rappelle la chance d’habiter là.

Lors des travaux du 56 Bompard, (des mois de brise-roche et les travaux ne sont pas finis), j’avais été interloquée par la possibilité de gêner tout un quartier de manière si violente, si longtemps, non pas pour un projet de bien public mais pour quelques logements privés.

Aujourd’hui depuis presque 2 mois, le brise-roche tape chez nous, enfin chez notre futur voisin d’au-dessous mais c’est tout comme. Cette fois c’est une construction individuelle, venant compléter les «résidences de grand standing», ou autres projets d’immeubles « de luxe », de magnifiques ensembles gallo-romains des années 2008…
« un cadre de vie hors du commun destiné à quelques privilégiés »… peut-on lire dans une de leur communication.

Après l’agacement causé par la sensation d’agression personnelle et le manque de communication préalable, vient la tentative de raisonnement.

En juin déjà, nous avons rejoint la nouvelle association Bompard-Oriol-Roucas/ Plus belle la ville afin de réagir face à des problématiques identiques : projet de construction d’un immeuble au bout de Bompard, avec creusement démesuré dans la roche (48 parkings sous-terrain). Il ne s’agit pas de s’enliser dans conservatisme primaire accompagné d’un discours coupé des réalités ; mais plutôt d’une réflexion rationnelle sur le quotidien des habitants et l'harmonie dans leurs rapports à leur quartier.
Nos revendications ne s’adressent pas aux propriétaires, ni même à leurs architectes (bien que leur déontologie pourrait parfois être mise en cause), mais aux urbanistes de la ville : ces expériences fâcheuses font apparaître indispensable le fait de s’adapter à la nature du terrain.

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Marie Rastoin-Milliard

mercredi 24 septembre 2008

samedi 6 septembre 2008



Bonjour,

Belle initiative pour tenter de résister un peu à un massacre annoncé...Nous nous sommes battus il y a 5 ans avec mon quartier (Terrail) contre des constructions illégales en hauteur et des nuisances, notamment sonores, totalement inacceptable.
Nous avons porté plainte contre ces constructions, au civil, à la mairie, au service de l'urbanisme de la préfecture : tous ont reconnu l'illégalité...et tout a continué.
L'argument qui consiste à traiter d'égoistes les habitants qui sont dans les quartiers villageois est facile, mais faux et révoltant.
C'est toujours celui là que tous les promoteurs du monde annoncent avant de massacrer un site !

Et la technique est toujours la même :
1) Repérage par les promoteurs des quartiers verts à faible densité,
2) Pression auprès des mairies pour changer le POS,
3) Achat de terrains et de maisons avant ou pendant ce changement,
4) Pression auprès des propriétaires de terrains pour qu'ils cèdent au moins une partie
5) Et c'est parti pour la construction maximale en utilisant toutes les astuces pour dépasser le cos et éviter les contraintes...

Il y a à Marseille des quartiers entiers à réhabiliter et des logements sordides qui nécessiteraient une rénovation totale, et encore des friches industrielles...mais il y a tellement moins d'argent à faire que sur la corniche ou au roucas, ou dans les noyaux villageois si appréciés maintenant par les bobos à fort pouvoir d'achat.

Marseille n'est pas une ville, mais une agglomération de villages, de l'Estaque à la vieille chapelle, de Saint Henri au Roucas. Sa densité est faible et, contrairement à Paris, ses jardins sont très nombreux.
La Mairie manque chroniquement d'argent.
Tout est donc réuni pour que les villages de Marseille, à taille humaine et remplis des senteurs des jardins, laissent la place aux immeubles minables de Kauffman et Broad.
Le Roucas résiste assez bien malgré tout, et la Corniche garde un Pos de 0.25, mais la pression augmente en amenant à des délires : Constructions au marteau piqueur géant, surélévations systématiques, suppression des jardins, etc.
Avoir donné aux Mairies le pouvoir exhorbitant des décisions d'urbanisme est une énorme erreur basée sur une idéologie idiote de la décentralisation; Seul le POS est capable de protéger efficacement une zone et seule une politique étatique (au sens du choix d'une politique nationale de la ville) peut définir de vrais choix de société.
Le nombres d'habitants de france est à peu près stable, alors pourquoi cette volonté folle de surdensifier ?

Voilà donc pourquoi je suis pessimiste. Nos enfants vivront donc dans une ville sans jardins, sans fleurs et sans abeilles, dans des quartiers où le grand jeu est que le plus riche vienne construire son monstre en se moquant totalement des nuisances causées au voisinage.
Un autre encore plus argenté viendra quelques années plus tard lui enlever sa vue et son soleil en lui construisant un immeuble à 2 mètres....

Beaucoup trop d'argent est en jeu.

Le seul espoir est une vraie crise immobilière qui diviserait par deux ou trois les prix actuels, ce qui aurait pour effet de calmer les ardeurs de certains, mais je n'y crois pas trop.

Cela vaut le coup malgré tout de les gêner, de retarder les projets (comme sous l'école d'amédée Autran) de surveiller le domaine du Roucas, de demander des enquêtes publiques et tout ce qui est possible.

Et pourtant c'est si beau Marseille...quant je la vois depuis la colline Marseilleveyre, je me dis qu'il y a quelque chose qu'ils ne pourront jamais nous prendre.

Hervé Milliard.